Excitation au coucher / Faber et Mazlish, comment ? (ultra-long)

j'écris encore sous le coup du découragement, j'ai besoin de votre aide et de vos idées :(

Le problème : 2 filles de 2;9 et 6 ans qui partagent la même chambre depuis Noël ; jusqu'à peu, la petite faisait le bal le soir (pipi, câlin, verre d'eau, je me suis mis le doigt dans l'oeil, j'ai perdu mon doudou - sic!), mais si elle se mettait suffisamment tard à faire le bal, càd mininum 5' après qu'on avait fermé la porte, la grande s'était déjà endormie et c'était relativement facile à gérer.

Depuis 2-3 semaines, c'est l'excitation : à peine la porte fermée, la grande se met à chanter très fort, à crier, à jeter son coussin sur la petite - si la petite pleure, dès qu'on entre dans la chambre, la grande dit "mais elle veut un câlin", ce qui donne à la petite l'idée de demander un câlin.

Vous voyez le genre ?

On a sorti la grande pour la faire dormir dans "la petite chambre" qui était avant celle de sa soeur, et qui est minuscule (après avoir laissé "le choix" : tu peux continuer à crier ou aller dormir dans la petite chambre) ; le 2e soir, elle a dit "je sens que je vais pas réussir à me calmer alors je veux redormir dans la petite chambre" ; le 3e soir, pareil. Sauf que la petite n'arrivait pas à s'endormir, forcément, elle avait pris l'habitude d'avoir sa soeur avec elle ... La grande en était dérangée, et elle a fini par se relever pour dire qu'elle se sentait prête à retourner dans son lit ... et tout s'est instantanément calmé.

Le 4e soir, c'était un peu spécial (leur papa et moi on avait été absents toute la journée pour aller à un enterrement) et la grande a été insupportable, à crier en disant "maman, punis-moi, mais tu me mets pas dans la petite chambre, tu me mets sur l'escalier" (lieu choisi depuis quelques temps pour punir quand provocation - je sais que le time-out n'est pas forcément faber et mazlish, mais à défaut de mieux, c'est comme ça que je procède et j'aimerais assez que le débat de ce post ne porte pas là-dessus). Ce que j'ai compris comme "maman, passe du temps avec moi", compréhensible vu les circonstances ; j'ai donc pris le temps de raconter ce qu'on avait fait ce jour là (ce qu'elle pouvait se représenter, en tout cas), elle m'a raconté ce qu'elle a fait, et j'ai pu fermer la porte sans aucun problème, mais avec 30' de retard sur l'horaire habituel.

Ce soir, la catastrophe (à croire que je n'apprends rien :( j'avais pourtant passé les 2 derniers jours à rerererelire parents épanouis pfff) ! La petite a mis super longtemps à manger, pendant ce temps, la grande était allée se préparer avec son papa, et a eu droit à la lecture intégrale du J'aime Lire arrivé aujourd'hui - la classe ! La petite a finalement eu son histoire aussi, elles étaient couchées, calmes, on avait chanté la chanson, je ferme la porte.
Et là, tout s'est emballé : la grande s'est mise à brailler, la petite à pleurer, "c'est parce qu'elle veut un câlin maman" - je fais donc un câlin à la petite, puis à la grande (sur ma proposition).
J'oublie dans ma description les demandes pour vite aller chercher une peluche dans la petite chambre, ou un livre pour demain matin - chose sur laquelle je suis toujours partagée : accepter, pour éviter un conflit et faire vite, mais c'est une occasion de se relever, de se ré-exciter ou refuser, et essuyer une crise "mais mamaaaaaaannnn ... !!!" Je suis hautement inconstante sur ce sujet là, mais c'est un autre débat.
Bref, je referme la porte, nouveaux cris depuis le lit de la grande (la petite chantonnait pour elle), je prends le parti de sortir la grande de son lit pour lui expliquer la règle "quand 2 soeurs dorment ensemble, elles prennent garde à respecter le sommeil de l'autre". Oui mais c'est bien joli : ma fille me "parle par dessus", faisant mine de m'ignorer - je crie "ça me fâche quand j'ai l'impression qu'on ne m'écoute pas !" - "mais je t'écoute maman" - "alors tu tais quand je parle, parce que là j'ai pas l'impression" (hm toute en subtilité, n'est-ce pas ?), ce sur quoi la petite sort de son lit et vient nous rejoindre, je l'assieds à côté de sa soeur pour lui faire la morale à elle aussi, y a pas de raison qu'elle y coupe. Je recommence mon laïus, la grande recommence à parler (elle sait vraiment exactement ce qui me fait monter les tours), et là je hurle "tu ferais bien de te taire parce que là je suis à 2 doigts de te coller une baffe" (ce qui était exactement ce que je ressentais - je trouvais cependant préférable de le lui dire que de passer à l'acte : je précise que ça ne fait pas partie de nos pratiques éducatives, mais là, ça me démangeait)

A ce moment là mon homme arrive, il dit "je crois que je vais reprendre le relai", ce qui en soit est une assez bonne stratégie en général quand je suis dans cet état là parce qu'il est du genre "calme" (sauf que ce soir il a bien foiré son coup, mais ça c'est une autre histoire) - je suis sortie de la chambre en hurlant encore "et je vous préviens que s'il y a encore des histoires ce soir, demain on ne reste pas pour dormir chez XXX"
Bref, le sommet du blues et après je me suis précipitée sur l'ordinateur pour venir vous raconter tout ça parce que je me sens vraiment lamentable.

Dites, vous voulez bien brainstormer avec moi sur ce que j'aurais pu faire - dans une perspective F&M - pour calmer le jeu et éviter ce comportement qui consiste à provoquer ?
Merci d'avance
LN

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EDIT 04.04.2011 : YES ! évolution ...

alors ce soir, rebelotte, tentative d'excitation (cris &co)
on est entrés fermement dans la chambre, et comme j'avais l'impression qu'elle jouait de sa position sur son (énorme) coussin, je lui ai dit "j'ai l'impression que ce coussin te gène pour dormir, que tu n'arrêtes pas de bouger pour t'installer confortablement" et je l'ai pris. Méga crise "je vais avoir mal à la nuuuuuuuuuuque" - "ok, je n'avais pas compris que c'était si important pour toi, mais c'est aussi important qu'il ne dérange pas L (en effet, suivant comment elle l'installe, il déborde sur le lit de sa soeur), donc dès que tu seras calme sur ton lit, je pourrai te rapporter le coussin".
Elle s'est effectivement calmée, a réinstallé son coussin, en demandant à sa soeur si ça lui convenait comme ça - non - changement de 3 cm, ça te convient ? - oui. ok tout baigne, dormez bien les filles !
Et depuis : papotte, papotte, papotte

A un moment, elles se sont relevées, la grande aidant la petite à aller faire pipi - bon, comme le lange de la petite était difficile à remettre, on a dû monter ; la grande m'a expliqué qu'elle racontait à sa soeur tout ce qu'elle ferait à l'école enfantine quand elle irait (dans 1 an et demi LOL).
Papotte, papotte, papotte.

Et qu'on se relève, la grande va servir un peu d'eau à sa soeur - pour celles qui ont déjà lu mes posts, le problème de l'eau est réel avec la petite, débordements de couche et compagnie. "Je t'en donne un tout petit peu, hein, L., sinon après y a ta couche qui déborde" - "oui"
Elles retournent se coucher - "tu sais, L., il faut qu'on arrête de bavarder, on va bientôt dormir, hein ?" - ferment la porte et papottent papottent papottent. Ca fait 1h que ça dure, mais c'est un tel changement de régime par rapport aux 2 phases précédentes, qu'on a assez envie de les laisser gérer leur sommeil.

Bon, papa est quand même monté, a ouvert tout doucement la porte, a dit tout doucement qu'il était déjà tard, et a refermé la porte tout aussi doucement.
à suivre ...
mais je me sens déjà mieux :)