Cassandre

Bonjour à toutes,

Eh oui, vous imaginez ma surprise quand j'ai vu que Caroline avait appelé sa fille Cassandra!! Eh bien, au moins, elles ont une lettre de différence. Chez nous c'est Cassandre, avec un "e"...

Alors voilà, l'histoire:

Lundi 15 avril, on part à la clinique pour faire la fameuse provovation que j'attendais avec tant d'impatience!
On arrive vers 20h15 là-bas, on remplit les papiers d'entrée, et on se dirige tout tranquillement vers la salle des naissances. On était vraiment calmes, dans la voiture, le papa me disait même qu'il n'en revenait pas de conduire comme ça pèpère, lui qui avait toujours pensé que ce serait le gros stress d'aller à la clinique le moment venu...

Bref!, vers 20h30 on me pose le monitoring, pour s'assurer que tout va bien avant de lancer la provocation. La sage-femme nous laisse un moment et on attend.
Elle revient au bout d'une vingtaine de minutes, regarde la ligne du battement de coeur, se gratte la tête et dit "il est un peu tachicarde, ce bébé, je n'aime pas trop ça, je vais appeler ma collègue". Gloups! on a fait... et c'est grave? non, non, ne vous en faites pas, qu'elle nous dit! Ha! Elle est marrante, dire à des parents de ne pas s'en faire...
La collègue arrive, et très vite, elles décident d'appeler mon gynéco. Il est là 5 minutes plus tard (on flippe: s'il vient vite, c'est qu'il y a un problème...)
Là, j'étais déjà bien inquiète...

Ca faisait moins d'une heure que j'étais sous monitoring (21h25), et tout à coup, voilà l'anésthésiste, juste au cas où on devrait faire une césarienne... mon coeur bat de plus en plus vite!! Je commence à avoir vraiment peur! Mon compagnon me tient la main et me rassure...
L'anésthésiste veut me poser une perfusion, et me pique vers le poignet... j'ai eu tellement mal que j'ai failli lui en coler une! Ha! Le pauvre, il m'a entendu hurler, et il a décider de piquer ailleurs... bon, il pose la perf, et là, je n'arrive plus à arrêter de trembler! J'avais eu tellement mal, je ne pouvais plus me calmer, mes jambes, mes bras, mon torse, tout tremblait, si j'avais eu des grelots, j'aurais fait de la musique d'enfer!! Le corps plein d'adrénaline...

Ensuite, mon gynéco m'explique qu'on va faire une césarienne, que c'est plus par prudence, mais qu'on ne peut pas lancer une provocation si le bébé va mal, que ça n'est pas forcément le cas, mais qu'il ne veut pas prendre le risque... Au secours fait mon petit coeur, sauvez mon bébé, et je tremble de plus belle!!!

On m'amène dans la salle d'opération, où il y a pleins de petits bonshommes verts, et on me place pour faire la péridurale... j'ai très peur, moi qui ne voulait pas de péri!! Bon, l'anesthésiste me dit que si je tremble comme ça, on n'y arrivera pas. Il me demande de lui raconter un truc pour me changer les idées, mes dernières vacances, par exemple. Je me lance dans notre weekend en amoureux à Paris (en février, pour celles qui s'en souviennent), et tout à coup, j'ai chaud aux pieds... je lui dis, et lui "ah ben voilà, elle prend cette péridurale!". Tiens c'est que ça? pas de quoi avoir peur dans le fond...

Plein de monde rentre alors dans la salle. Deux gynécos, deux pédiatres, trois infirmières, l'anésthésiste, et enfin, mon compagnon. Il m'a tenu la main tout du long, et m'a aidé à me détendre: dur travail, je vous assure! Je suis du genre à angoisser facilement, et là, plus rien ne pouvait me sortir de ma panique.
Tout à coup, je sens comme si on appuie sur mes poumons... je n'arrive plus à respirer!! Aïe, je n'ai plus d'air. L'adrénaline s'en donne à coeur joie dans tout mon corps!!! L'horreur!!

Puis, j'entends comme des bulles, oui, un son comme si on soufflait dans l'eau, et ça se transforme, ça devient un petit cri, le cri d'un petit d'homme, c'est mon bébé qui crie!! Je regarde mon compagnon, on entend "c'est une fille", et je fonds en larmes!!
Je vois un paquet de linge par-dessus ma tête, et le paquet disparaît. Mon compagnon me demande si je l'ai vue. "Non, je ne l'ai pas vue", il demande qu'on me la montre bien. Et je vois une moitié de visage tout rose, les yeux fermés. Indescriptible! Je vous jure, incroyable! Le visage de mon bébé, le visage de ma fille... je pleure, je pleure, je n'arrête pas... Mon coeur déborde d'émotion! Il est 22h05, une demi-heure après le début de l'opération... une naissance éclair!

Le papa part avec les infirmières et le pédiatre, et je reste pendant que les gynécos me recousent. On me demande son nom, je dis "Cassandre" entre mes larmes. Puis, on vient vite me la remontrer. Et là, je sens son souffle sur mon visage... Je ne pouvais plus m'arrêter de pleurer!!

On me met en salle de réveil pendant un moment qui m'a paru un siècle! Pendant ce temps, le papa était seul avec notre fille, dans la chambre que j'allais occuper. Il lui a fait des promesses, il a fait sa rencontre, je trouve génial qu'on l'aie laissé ainsi, seul avec sa fille, qu'on aie respecté cette intimité!!

Je suis remontée ensuite, moi aussi, dans la chambre, et on a tous passé la nuit là, les trois. Un peu camping, mais c'était tellement formidable!! J'ai passé la nuit à essayé de lui donner le sein, et au matin, elle têtait comme un petit ogre!! Je rassure toutes celles qui auront des césariennes, on peut parfaitement allaiter avec une césarienne, ce n'est pas plus difficile, comme le veut la légende...

Les jours suivants, c'était la rencontre, l'apprivoisement. Ma fille, mon enfant, mon petit, que je découvrais, c'était magique! Son papa a dormi à la clinique une nuit sur deux au moins, sur une chaise dont on pouvait rabattre le dossier. J'avais une chambre individuelle, alors forcément, on était plutôt libre question visites... Il est gaga, complètement papa poule, les sages-femmes s'étonnaient quand c'était moi qui donnait le bain et pas le papa! Ha! C'est quand même pas banal, ça, hein?

Là, ils dorment tous les deux à côté de moi, devant la télé. Ils ont tous les deux a bouche ouverte, et c'est fou ce qu'ils se ressemblent!! Je les aime, c'est tout du bonheur!

Voilà, les filles. Céline m'avait apporté vos messages à la clinique, et je vous jure que ça m'a fait un bien fou. J'ai passé par le baby blues, comme tout le monde, et vos messages m'ont fait chaud au coeur. Là, le moral va mieux. On est rentrés ce soir, j'ai un peu peur de me retrouver à la maison, c'est impressionant, mais ça va aller. Je viendrai sûrement moins souvent qu'avant l'accouchement, mais je pense bien à vous, et je promet d'être là aussi souvent que possible...

Gros bisous les filles, je vais mettre ce petit monde au lit!

Vanessa, maman de Cassandre (15.04.2002)