début d'une grossesse

Je ne vais pas raconter mon accouchement (pas encore… je n’en suis actuellement qu’à 5 mois et demi de grossesse !) mais comment j’ai découvert ma grossesse, et comment celle-ci s’est passée jusqu’à maintenant. Tout a commencé au mois de Mai. J’avais arrêté de prendre la pilule, au départ pour plusieurs raisons, mais mon fiancé et moi ne pensions pas encore sérieusement à avoir un enfant. Je ne détaillerai pas cette partie, je vous dirai juste que nous avons décidé que j’arrêterais la pilule pour utiliser plutôt la méthode Ogino (s’abstenir de rapports pendant la période d’ovulation) comme contraception. D’un autre côté, j’avais en même temps bel et bien envie de tomber enceinte, sans pourtant oser en prendre la véritable décision. Bref. Toujours est-il qu’en mai j’ai arrêté la pilule. Après chaque rapport, je veillais à me nettoyer tout de suite pour ne pas trop Ğ provoquer les événements ğ ! !

Et ensuite… en juin, pas de règles. J’ai noté ce détail sans pourtant trop m’en préoccuper. Finalement, après plusieurs jours de retard (je ne savais pas combien exactement, n’ayant pas noté la date de mes dernières règles), j’ai décidé, un peu par hasard parce que je passais justement devant une pharmacie, d’acheter un test de grossesse. Le matin suivant (c’était un samedi, début Juillet…) j’ai décidé de faire le test. Mon fiancé et moi étions tous les 2 les yeux rivés sur le stylo qui allait donner le résultat… Et, oh, magie ! ! ! ! Deux traits sont apparus. Positif ! ! !

Nous n’en croyions pas nos yeux. Nous ne nous étions pas vraiment préparés psychologiquement à l’idée que je pourrais être enceinte. Sur le coup, nous n’avons donc pas su comment réagir ! ! Pour ma part, j’étais heureuse, mais à la fois tellement sous le coup de l’étonnement que ma joie ne s’est pas tout de suite exprimée. Je réfléchissais à toute vitesse, pour tenter de réaliser la situation. J’étais bouche bée. Nos yeux n’avaient pas quitté le test, et pas un son ne sortait de nos bouches. J’avais l’impression que chacun attendait la réaction de l’autre. Puis j’ai commencé à sourire, un peu bêtement ! J ‘ai pourtant vite vu que mon fiancé ne voyait pas les choses tout à fait comme moi. Pour lui, d’abord, le fait que je sois enceinte représentait une mauvaise nouvelle, car il ne se sentait pas du tout prêt à devenir père. Moi, en fait, je désirais depuis longtemps un bébé.

Je ne savais donc pas comment réagir. Laisser ma joie s’exprimer aurait été un peu malvenu vu la réaction de mon fiancé. On s’est assis sur le lit, il m’a pris la main et a commencé à parler d’un air grave. Il m’a dit exactement ce qu’il ressentait : de la peur, l’impression de ne pas être prêt, sa vie qui bascule, un sentiment d’avoir commis une erreur. Ne pas s’être rendu compte de ses actes. Heureusement, lui comme moi avons toujours été contre l’avortement, donc la question de savoir si on allait garder le bébé ou non ne nous a même pas traversé l’esprit. Nous avons passé pas mal de temps sur le lit, à penser, à discuter, à essayer de réaliser la situation. Nous avons aussi prié.

Nous étions perdus, déconcertés. Moi, j’étais toujours à la fois choquée et heureuse. J’avais envie d’en parler tout de suite à ma mère (je vis toujours avec elle, j’ai 23 ans). Mon fiancé me l’a déconseillé, il nous fallait d’abord reprendre nos esprits, et faire le test sanguin, pour être sûr que je sois bien enceinte puisque les tests par urine ne sont pas fiables à 100%.

Nous sommes donc tout de suite allés au laboratoires d’analyses. Il était 9h environ. J’avais l’impression d’être dans un rêve, que tout ceci n’était pas réel. Surtout que je n’avais aucune sensation particulière, aucun signe physique qui aurait pu me faire penser que j’étais enceinte ! J’ai donc fait la prise de sang. Nous avons attendu le résultat, qui nous a été donné moins d’une heure après : positif ! Cette fois, nous n’étions pas surpris. Nous étions d’ailleurs déjà beaucoup plus détendus que tout à l’heure, on riait presque lorsque la laborantine nous a dit Ğ positif ğ ! Pour mon fiancé, le rire était quand même un peu jaune… Mais moi j’étais heureuse ! Ensuite, tout de suite, on est allés chez le médecin généraliste pour qu’il nous explique certaines choses concernant la grossesse. On n’y connaissait encore pratiquement rien du tout, c’était vraiment un sujet tout nouveau pour nous. Je ressentais le fait de vivre quelque chose de totalement nouveau, unique, mais également incroyable, irréel. Le médecin nous a expliqué qu’il fallait faire une déclaration de grossesse avant 3 mois, a évoqué les aliments et les sports à éviter pendant la grossesse, ce genre de choses. Sur le chemin du retour, on en plaisantait presque. C’était tellement incroyable, ce qui nous arrivait !

Vers midi, peu après notre retour de chez le médecin, nous avons annoncé la situation à ma maman. On stressait un peu, bien qu’il n’y avait pas vraiment de raison à cela : ma mère est très compréhensive, et bien sûr, elle a très bien pris la chose. Elle est super, ma maman, elle dit toujours que du moment qu’on a la santé, c’est le principal ; tous les autres événements qui peuvent se passer dans la vie ne sont pas si graves que ça. Et puis, quelque part, elle s’en doutait : cela faisait longtemps que j’exprimais mon désir d’avoir un bébé, même si je ne pensais pas passer à l’acte si tôt…

L’ennui était que nous devions partir en tournée le lendemain matin très tôt, pour deux semaines. Mon fiancé et moi faisons partie d’un groupe, nous chantons. L’après-midi même, nous devions également chanter à un mariage, et le soir, répéter. Il fallait donc pouvoir gérer la situation malgré tous ces événements ! J’ai quand même annulé ma participation au mariage l’après-midi. Mon fiancé y est allé. Je ne me sentais pas trop la tête à affronter cette tournée, surtout que nous avons décidé de garder notre secret par rapport aux autres membres du groupe. Seul le responsable a été mis au courant.

J’avais peur d’avoir des nausées pendant ces deux semaines. Je m’imaginais déjà vomir sur scène, en plein concert ! Finalement, ce n’est pas arrivé, heureusement. Je me sentais relativement en forme. Il y a bien certains jours où je me sentais un peu barbouillée, mais vraiment rien de bien méchant. Le seul véritable inconvénient était la fatigue. Les répétitions qui duraient toute la journée parfois, les concerts, tout cela était très dur pour moi. J’en avais marre presque dès le début de la tournée. Sans compter qu’il nous fallait installer le matériel sono, et donc charger et décharger presque quotidiennement la camionnette, ce qui demandait un effort physique assez important. Je le faisais malgré mon état… J’ai sûrement eu tord, mais heureusement, cela n’a eu aucune conséquence sur le déroulement de ma grossesse. Je crois que je ne me rendais encore pas vraiment compte du fait que j’étais enceinte, et de l’importance des précautions à prendre. Cependant, sous les recommandations impératives de mon fiancé, je ne buvais plus la moindre goutte d’alcool, j’évitais le café, et dans les restaurants, j’insistais lourdement pour qu’on me cuise beaucoup la viande, sinon je ne la mangeais pas. C’est vrai que c’est le minimum à respecter.

Je me souviens d’une anecdote. Un soir, pendant la tournée, nous avons fêté l’anniversaire d’une choriste, et comme nous étions des clients sympas (on mettait de l’ambiance dans le resto en chantant…), on nous a offert le champagne. Et hop ! Une coupe devant mon nez. Tout le monde a trinqué. J’avais très envie de boire ma coupe, j’aime bien le champagne ! Surtout que je me disais que si je ne la buvais pas, tout le monde allait se demander pourquoi, et me poser des questions. Ils allaient donc bien se douter que j’étais enceinte ! Mais je n’ai pas bu. Ma coupe était devant mon nez, mais je n’y ai pas touché. Et personne n’a rien remarqué, tant mieux. Non pas que nous voulions cacher à tout prix que j’étais enceinte, mais disons que nous n’étions encore pas prêts psychologiquement à le crier sur tous les toits, surtout que j’en étais vraiment au tout début de ma grossesse ; on avait donc bien le temps de l’annoncer.

Pendant la tournée, je n’ai pas résisté au fait de m’acheter plusieurs livres sur la grossesse ; j’avais envie de tout connaître, de tout lire sur le sujet ! J’étais aussi très impatiente d’avoir mon premier rendez-vous chez le gynéco, qui devait avoir lieu une semaine après mon retour de la tournée. Je lisais dans l’hôtel, le soir, faisant bande à part par rapport aux autres membres du groupe qui faisaient la java tous les soirs. J’avais envie de rester seule dans mon coin, tout le monde a remarqué mon calme et mon isolement, d'ailleurs. Je culpabilisais un peu de me mettre autant à l’écart, mais ça ne me disait vraiment rien, mais rien du tout, de faire la folle avec les autres, de discuter de tout et de rien, et de chanter à tue-tête, encore ! Cela m’agaçait plutôt. Quand je lisais et que quelqu’un d’autre que mon fiancé entrait dans la chambre, je m’efforçais de cacher mes livres, c’était très pénible, toutes ces cachotteries ! J’avais envie que tout le monde sache que j’étais enceinte pour ne plus devoir lire en cachette comme quelqu’un qui serait en faute. Mais là aussi, je me suis quand même retenue de le dire.

Mon fiancé, lui, ne réagissait pas comme moi. Lui ne cherchait pas à lire les livres que j’avais achetés, il n’était de très loin pas aussi investit que moi dans cette grossesse. Je dirais même qu’il ne me demandait pratiquement jamais comment j’allais. Cela m’attristait un peu, mais d’un autre côté, dans une certaine mesure je le comprenais. Je ne pouvais pas lui demander de réagir de la même façon qu’un futur père qui aurait désiré un enfant plus que tout depuis des mois et des mois. Pour lui, ce bébé était à 100% un Ğ accident ğ… Quelque part, je me disais que je pouvais déjà m’estimer contente qu’il accepte cette grossesse, et qu’il projette de m’épouser et d’assumer l’enfant. D’un autre côté, j’aurais tellement aimé qu’il se montre plus investit, plus attentionné et plus tendre…

Enfin la tournée s’est terminée. C’était dur ! On avait tous les voix cassées à force de chanter tout le temps. Qu’est-ce que j’étais contente de rentrer chez moi… Enfin je pourrai m’ Ğ occuper ğ un peu mieux de ma grossesse, en parler, m’informer, y penser… et me reposer.

Au boulot, j’ai eu un peu de mal à annoncer que j’étais enceinte. J’avais de l’appréhension, parce que je venais de commencer à travailler, et je me disais que ça ne se faisait pas, de tout de suite demander un congé de maternité à peine arrivé. Et puis ma chef m’impressionnait, je ne savais pas comment le lui dire. Alors là aussi, j’ai dû cacher mon état pendant un moment, ce qui était assez pénible car quelque part, je mourrais d’envie d’en parler ! A presque 4 mois de grossesse, je l’ai enfin annoncé, et ça s’est super bien passé.

Aujourd’hui, nous sommes en décembre. Mon fiancé et moi devons nous marier en janvier. Même s’il a encore quelques appréhensions vis-à-vis de son futur statut de père, il a maintenant bien réalisé la chose, l’accepte très bien, et je dirais même qu’il est content. Il m’a accompagné à chacune de mes échographies, et a dernièrement acheté un petit cadeau pour son futur fils, ce qui m’a fait très plaisir ! Je suis si heureuse. Chaque rendez-vous chez le gynéco, chaque cours de préparation à l’accouchement est un réel plaisir. Ma grossesse est très facile, je suis en super forme. Certains jours, mon ventre tiraille un peu, mais c’est vraiment un moindre mal ! J’ai l’impression d’avoir plus d’énergie qu’avant, je ne suis pas du tout fatiguée. J’ai du mal à imaginer que dans à peine deux mois, je suis sensée partir en congé de maternité ! Mon ventre est encore assez petit, je n’ai pris que quatre kilos, même pas. J’ai hâte que notre petit bébé soit là ! ! Nous avons déjà pratiquement tout le matériel : berceau, Cosi, porte-bébé, lit à barreaux pour plus tard, relax, table à langer, quelques vêtements, disques pour les petits… J’ai même entrepris d’apprendre le tricot, pour lui confectionner plein d’habits ! Je lui ai d’ailleurs déjà tricoté une couverture, un gilet et un pantalon.

Voilà. Nous en sommes là. Nous attendons maintenant le grand jour, à la mi-Mars… !


Other Topics: