naissance d'Antoine (trèèès long)

Ce vendredi 16 mai, nous voici arrivés à la date de terme et nous ne tenons toujours pas Bébé dans nos bras. Il est encore bien douillettement installé dans mon bidou et moi je commence à avoir vraiment hâte de le découvrir notre petit bonhomme … Je m’étais mise en tête qu’il arriverait sans doute comme sa sœur, aux alentours des 38 SA et là, nous en sommes déjà à 40 SA. Cela fait plus de deux semaines que je me tiens prête, que j’ai des contractions soit régulières et peu douloureuses, soit très irrégulières mais douloureuses. Une chose est sûre, la date approche, mais QUAND ? ? ? ? Chaque soir, Laurent et moi nous couchons en nous demandant si nous aurons une nuit complète. La famille et les amis s’impatientent … On attend !

Ce soir du 16 mai, nous nous couchons une fois de plus interrogatifs. La journée s’est passée très calmement, peu de contractions lorsque je suis couchée, mais beaucoup en marchant. Pffff, de toute manière, cela fait plusieurs jours que c’est comme ça. Après toutes ces fausses alertes … Avant de dormir, nous regardons un peu la TV dans une position sensée aider Bébé à descendre. Stooop ! Nom d’un schtroumf à roulette ! ! ! ! ! ! C’est vrai qu’il descend ! Non mais, il fait du trampoline sur ma vessie le loulou ! Un petit tour aux toilettes, puis, c’est pas tout ça, mais à 23h30, il est temps de dormir.

1h04, ouille ! Encore une de ces contractions douloureuses qui me fait espérer. Re-petit tour aux toilettes. Bon, retour au dodo ou plongeon dans la baignoire ? ? ? Je vote pour la baignoire ! J’ai des doutes, mais prépare mon shampooing et m’apprête à mouiller mes cheveux (histoire d’avoir une tête plus ou moins convenable pour ce grand jour). Et si c’est une fausse alerte ! J’aurais l’air malin avec mes cheveux trempés à 1h15 du mat’ ! Mais non, cette fois c’est la bonne. Les contractions apparaissent toutes les 5 minutes et sont franchement douloureuses : 1h15 …1h20 …1h25 … 1h30 …….. 1h40 (zut, elles s’espacent et moi qui suis pleine de shampooing…)1h43 ouille ! Bon bon, je sors de l’eau. J’appelle Laurent : Ğ ça va, tu peux préparer ton pique-nique ! Cette fois, c’est la bonne. ğ Pendant que je me sèche les cheveux et replie un peu de linge, Laurent embarque les dernières choses indispensables au séjour en maternité. Les contractions se succèdent maintenant toutes les 3 minutes ! ! ! Il ne faut pas perdre de temps. Heureusement qu’Emeline notre petite fille de deux ans est allée loger (une fois de plus) chez ses grand-parents !

2h40, nous nous embarquons. La nuit est douce, … la route beaucoup moins ! J’avais jamais remarqué que cette nationale était aussi bosselée ! Contractions toutes les 2-3 minutes. On se sent vivre !

Après une petite demi-heure de route, nous voilà sur la parking de la maternité de Braine-l’Alleud. La douleur se fait de plus en plus intense. Lorsqu’elle apparaît, je ne sais plus avancer normalement, je tourne en rond ! Entre le parking et l’entrée des urgences, j’en ai deux sans interruption, c’est horrible, j’ai l’impression qu’elle ne terminera jamais ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! Ouff, elle s’atténue … Un peu de répit. On en profite pour atteindre l’accueil de la maternité, il doit être aux alentours de 3h20.

Apparemment, la pleine lune et l’éclipse de lune ont favorisé les naissances … toutes les salles d’accouchement sont prises à l’exception d’une, la moins moderne (à Braine, le travail et l’expulsion se font dans la même salle). On nous y installe, mais il faut patienter avant qu’on ne s’occupe de nous, les sages-femmes sont débordées. Pendant ce temps, la douleur ne cesse de s’intensifier, je me demande s’il est possible que ça augmente encore. Impossible même d’envisager les qqs positions conseillées durant notre suivi en haptonomie, je ne suis capable de supporter cette douleur qu’en tournant en rond dans la pièce. Je ne sais pas à combien de centimètres de dilatation est mon col. Intuitivement, je pense qu’avec les contractions de cette intensité, elles ne peuvent qu’être efficaces. Mais j’ai tellement peur d’être déçue de ce qu’elle m’annonce … Et si je ne suis qu’à 3 cm ! ! ! ? ? ? Pour Emeline, je suis restée bloquée à 3 cm pendant plus de 6 heures ! ! Les contractions me faisaient mal, mais n’étaient pas assez efficaces. Ici, la douleur est plus forte, beaucoup plus forte. Au secours ! ! ! ! Si je dois encore subir ça pendant des heures, je vais devenir folle ! Je veux la péridurale ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! (Quand je pense que j’avais dit que je ne la demanderais pas d’emblée, HA ! )

Enfin, une sage-femme arrive. A mon avis, il ne doit pas être loin de 4h00 du matin. Elle est très sympa et très douce. C’est bien, c’est ce qu’il me faut. Elle parle un peu, nous demande si c’est notre premier, si nous connaissons le sexe du bébé et quel sera son prénom. Elle a aussi un deuxième enfant qui s’appelle Antoine. En parlant, elle regarde la dilatation … 7cm ! Waouw ! ! ! ! Super, mais …la péri ! ! ! ! J’ai trop mal ! Elle me dit, alors, qu’on va attendre 10 minutes puis revérifier l’avancement et on verra ensuite. Il faut dire que dans cette maternité, on laisse faire la nature un maximum. Raison pour laquelle j’ai fait le choix d’accoucher là. Mais quand on a si mal, on ferait tout pour faire disparaître la douleur. 10 minutes plus tard : 9cm, adieu péridurale ! (je ne redemande même pas, je sais qu’il est trop tard, déjà avec 7cm, ça devenait limite) je vais donc savoir ce que c’est qu’accoucher sans péri. Hé hé ! Mais combien de temps ça va encore durer ? ? Ğ ah, vous prenez de l’homéopathie, hé bien il y des sceptiques, mais personnellement, je n’ai jamais vu de femmes qui prenaient ce traitement et qui n’accouchaient pas vite ğ Chouette, ça avance bien, oui mais, cette douleur ! ! ! ! ! Argh !

Dans la chaîne stéréo, tourne la cassette préparée à la fin de la grossesse. Des chansons sensées m’apaiser. Cela crée une ambiance très particulière. Je me demande sur quelle musique arrivera notre bonhomme. J’essaie de me laisser porter par cette ambiance. Facile … quand on n’a pas mal, mais là ! Couchée sur mon lit, je ne sais plus quelle position adopter. Quand elle me demande comment je veux me mettre, je ne sais même pas lui répondre. Pour aider bébé à descendre, elle me propose de me mettre sur le côté. Pitié NON ! Je ne veux pas qu’on me bouge ! Bref, elle me laisse. Les minutes passent. Celles pendant les contractions me semblent interminables, pause, pause ! Ğ Vous pouvez crier si cela vous soulage, on a droit à tout quand on accouche, sauf de taper le petit personnel ğ (Et là, je pense à Limar qui dans son récit avait parlé d’une femme qui hurlait ! Je pense avoir fait pareil, mais juste au moment des contractions hein ! J’avais eu l’autorisation … J’en suis pourtant encore gênée ! Enfin, je n’ai frappé personne, injurié personne … ) Entre temps, ma gynéco arrive. Les contractions s’intensifient encore (je croyais pas ça possible), se rapprochent encore, pratiquement plus de répit … Ğ J’ai chaud ! ! ğ Ğ Oui, c’est normal, c’est pour que votre bébé n’aie pas froid en arrivant ğ On a éteint les lumières, il n’en reste maintenant qu’une toute petite au-dessus de mon ventre. Mais bébé est mal placé, il faut changer de position … Noooon ! Veux pas bouger, trop mal ! Si si madame, mettez-vous à quatre patte (hem ! Et vivent les positions où on est à son avantage !) Nooon, aiiiiiiiille ... Quelle torture de me faire bouger dans pareilles circonstances … peuvent pas me laisser souffrir en paix ? Me voilà à quatre pattes ! Maintenant il faut pousser ! De toute manière là, j’aurais pas attendu l’autorisation, je n’ai plus envie que de ça : POUSSER ! Laurent est au niveau de ma tête, je lui tiens les bras … et les serre proportionnellement à la force que je met dans la poussée. Le pauvre a dû avoir mal lui aussi. Je pousse, je pousse …. Ğ On voit sa tête ğ …. Et moi de penser : Ğ il faut qu’il sorte, pousse encore, après tu l’auras dans tes bras et tu n’auras plus mal, c’est une question de minutes …. ğ) Ğ Allez Caro, tu y es presque, c’est bien, il descend ! ! ! ğ La sage-femme est partie, la gynéco panique (mon mari aussi, mais il ne le dit pas … merci !) et la rappelle : l’épaule est bloquée. Moi, je m’en fout ! Je pousse ! Il faut qu’il sorte ! J’ai l’impression que mon derrière va éclater ! La sage-femme revient et à deux elles parviennent à le débloquer. IL EST PASSE ! Encore pousser … ça y est ! ! ! ! Ğ il est là Caro, regarde, il est là ! ! ! ! ğ Et je le prends contre moi ! Aaaaaaaaaaaaaaah enfin … Il est 5h11 ! Antoine est né … la musique s’est arrêtée … La cassette est à la fin de la première face.

Quel calme après la tempête … On entend les oiseaux chanter. Je sens son petit corps chaud contre moi, je sens son odeur … Il pleure un peu … Je ne sais pas combien de temps on est resté comme ça. Dans ces moments, le temps ne compte plus, on est hors du temps. Je sais juste qu’il y a eu l’expulsion du placenta. Pff, de la gnognotte ! Puis l’infirmière a amené une petite baignoire transparente où le papa a pu donner le bain à côté de moi pendant ma séance de couture (oui, c’était nécessaire). Il regardait partout notre petit bonhomme. On l’a ensuite pesé : 4kg180 ! Pas petit le loulou ! On prend sa température, il a un peu froid alors on l’emmène se réchauffer sous la lampe. Mais je ne suis pas inquiète, je sais qu’il va bien

Réchauffé et à nouveau contre moi, Antoine nous fixe de son regard marine puis se met à téter. On est bien tous les trois ! On sera contents de le présenter notre petit bout d’homme !



Lilou, maman d'Emeline née le 16.04.01 et d'Antoine né le 17.05.03

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