Accouchement dans la voiture

Cela fait un moment que je voulais écrire la naissance de ma petite puce Cléo, mais entretemps elle nous en a fait de belles avec un petit séjour à l'hôpital pour une méningite virale. Alors cette fois c'est décidé je m'y mets.
Le 1er juin dernier, nous étions invités par une amie à ses 30 ans du côté de Neuchâtel. Ce matin-là je me réveille normalement après une bonne nuit de sommeil, mais aux alentours de 10h00 je commence à avoir quelques douleurs au ventre, je me dis normal car je n'étais pas allée aux WC depuis quelques jours. Nous sommes partis vers 10h30 et là je dis à mon homme en riant : Ah je pense que l'on va pouvoir poser le cadeau à Sandrine et ensuite rentrer pour mon accouchement. Lui me répond que je dois encore faire ma valise et qu'on se mette d'accord pour le prénom féminin.
Pendant le trajet (nous habitons à environ 30 min. de Neuchâtel dans le Jura Bernois), j'ai toujours mes crampes qui sont de + en + rapprochées. Je me dis que là le travail a commencé quand nous arrivons à destination. Je descends de la voiture et j'ai encore 3-4 contractions dans l'heure qui suit. Puis plus rien. Je suis méga contente, car je suis entourée de personnes que j'adore et que je n'avais pas revus depuis un moment alors je me dis que je peux profiter et que cela n'est pas pour aujourd'hui.
Mais voilà que cela recommence vers 14h45. Je me dirige vers les toilettes où j'y reste une bonne vingtaine de minutes avec des contractions toutes les 7 minutes. Quand je ressors en soufflant comme un buffle, Là je me dirige vers mon homme et lui dis qu'il nous faut récupérer Loris et y aller de suite. Heureusement notre grand s'est bien laissé faire et après des adieux rapides avec mon amie, nous avons pris la direction de l'hôpital.
Alors nous sommes repartis pour 30 minutes de voyage et là les contractions sont toutes les 4-5 minutes, j'ai l'impression que je vais exploser. Les douleurs sont tellement intenses que j'en crie. Enfin j'essaie de ne pas trop crier, vu que Loris était derrière en train d'essayer de me calmer en me disant de ne pas pleurer. Il a été royal ainsi que son papa. A mi-chemin, je dis à mon homme qu'il faut s'arrêter et là j'enlève le bas et perds les eaux. Donc là je stresse mon homme en lui disant qu'il faut repartir illico et téléphoner à ma maman pour qu'elle prenne Loris au passage..
Arrivant à St-Imier, je la vois toute souriante et heureuse car le dénouement est proche, mais quand elle m'a vu elle a changé de tête. Elle a pris Loris et est rentrée chez elle.
Mon mari voulait passer à la maison prendre un training car je lui répétais sans cesse que je ne pouvais pas aller à l'hôpital sans pantalons et sans slips. Mais là c'était trop fallait aller directement à l'hostio et heureusement c'est ce que l'on a fait.
Arrivés devant la porte de l'hôpital, mon mari veut me sortir de la voiture, je lui dis que non, qu'il faut qu'il aille chercher une infirmière. Il court à la réception et explique le cas. Moi pendant ce temps, je pousse, je vois une tête dépasser d'un cheveu et après 2 secondes de panique je me ressaisis et continue de bien respirer et de pousser. Et là ma fille est arrivée dans la voiture en même temps que la sage-femme. Elle a juste eu le temps de la prendre et de me la poser sur le ventre.
Comme tout était fait, la sage-femme nous a emmenés mon mari, ma fille et moi dans la salle pour me faire des soins et me recoudre vu que j'étais déchirée. Et là je riais comme une folle de ce qui s'était passé. J'avais imaginé tous les accouchements possibles, je voulais de nouveau accoucher dans l'eau. Mais de cette manière-là seule et dans la voiture, je n'y ai franchement jamais pensé. Mais sérieusement, je préfère cet accouchement au premier. Pour le 1er cela a duré 12 heures depuis la première contraction et il n'y a jamais eu de pause. Et là en moins de 2 heures, elle était là, ma princesse.
Mon mari ne s'est pas rendu compte de ce qu'il se passait, il a été impressionnant de calme et de maîtrise de lui. Il n'a pas roulé comme un fou et on nous a dit que nous avions impressionnés les infirmières par l'état de calme que nous avions (elles ne m'avaient pas vue dans la voiture en train de crier que je ne voulais pas accoucher en voiture...)
Tout s'était finalement bien passé, mais je n'avais toujours pas fait ma valise et surtout nous n'avions pas stoppé définitivement notre choix entre 2 prénoms : Eva et Cléo.
J'avais flashé pour Cléo dès le début de ma grossesse et j'avais même rêvé que je me promenais avec une petite Cléo. Mon mari avait une petite préférence pour Eva. Alors les 2 infirmières ont essayé de nous départager. Manque de bol, elles n'étaient pas d'accord. Finalement mon mari s'est rallié à mon opinion et notre petite puce se prénomme Cléo.
Et depuis nous vivons à 4 heureux et nous rions mon mari et moi en racontant cet accouchement un peu hors du commun aux gens qui n’en croient pas leurs oreilles.


Cristel, maman de Loris, 2 1/2 ans et Cléo née le 01.06.03