Le récit de mon accouchement express'

Voilà, je prends 5 min par-ci, 5 min par-là pour écrire mon accouchement. J’ai pris du temps pour venir le partager, car à mes yeux et à ceux de mon mari, c’était un accouchement « difficile » à vivre. Pour mon mari comme pour moi, il était beaucoup trop rapide. Sur le plan émotionnelle c’était dur. Peu de personnes (voire pas du tout) de notre entourage comprennent nos sentiments vis-à-vis de mon accouchement. Ma grande sœur m’a dit que je n’avais pas à me plaindre, que j’ai « pondu » mon bébé super rapidement et que je n’ai pas souffert des heures et des heures et que en gros je devais me taire( en restant polie) , je précise que ma sœur n’a pas d’enfant donc ne sait pas vraiment de quoi elle parle. Ma mère a rigolée quand je lui ai dit que j’étais encore « choqué » par mon accouchement. Bref, je vous ai parlé un peu de mon ressenti, je vais maintenant vous décrire mon accouchement :

21 septembre : Jour de mon terme
Je ne pensais pas atteindre mon terme vu que dès la 28ème semaine j’étais sous Adalat car risque d’accouchement prématuré. Contrôle chez gygy, col ouvert, élastique (il arrivait à le dilater avec les doigts), la petite avait la tête tout en bas, il me fit un décollement des membranes et me dit : ça sera pour cette nuit, ce weekend au plus tard.
En rentrant à la maison, avec mon homme, on y croyait pas trop car la semaine d’avant gygy m’avait déjà fait un décollement mon col était déjà très favorable et rien ne c’était passé.

Vers 20h, je ressens 2 contractions, très espacé, rien de bien folichon. Je me suis dit : encore un faux travail.

Vers 21h30, je dis à mon mari que j’ai eu des contractions, il me demande si je pense que le travail a commencé ou pas. Je ne sais pas quoi lui répondre, c’est certes mon 3ème bébés mais les contractions sont très longues et très douloureuses mais totalement irréguliéres, je suis perdue. Mon mari appelle sa mère en lui disant que c’est peut-être pour cette nuit.

A 22h, je vais prendre une douche bien chaude voir si les douleurs passent mais c’est pire, je m’accroche à la barre de la douche, j’ai mal je tremble et je ressort très vite. Je tourne en rond dans l’appart’, je m’appuie aux meubles dès que j’ai une contractions.

A 22h30, je décide d’appeler la mat’ pour aller contrôler. La sage-femme à l’air un peu agacée, n’a pas l’air de me croire et me dit en soupirant : bon passez alors. Mon mari va réveillé notre grand, je me suis dit que c’était ballot car évidemment ce soir là, mon fils n’avait pas fait la foire pour s’endormir. Mon mari lui a expliqué que je n’étais pas très bien car bébé voulait sortir. Timéo était tout calme. On part à la gare prendre le taxi. Tous les 4-5mètres, je m’arrête le temps qu’une contraction passe, j’essaie de sourire et de faire comme si je n’avais pas mal pour ne pas effrayer mon fils, qui au final comprend que « maman a bobo » et vient me faire un bisou sur le ventre à chaque contraction, ça me réconforte et je trouve adorable.

A 23h, arrivé à la mat’, je m’adresse à la réception, la dame me dit que j’ai l’air vraiment pas bien et que les étiquettes pour mon dossier attendront et que nous pouvons monter. On se dirige vers l’ascenceur. Au bout de 2 minutes, qui me paraissent très longues, il arrive mais il est « plein » car il y a un lit donc je dis à mon mari que je n’ai pas la patience d’attendre et nous prenons les escaliers. Arrivé dans la salle d’attente les contractions deviennent de plus en plus fortes et longues mais toujours pas régulières. Je m’aggripe à un poteau tellement j’ai mal. Je dis à mon mari d’appeler sa mère pour qu’elle vienne chercher Timéo et que si c’est un faux travail, je me ferais pardonner, elle habite pas tout près et mon mari ne voulait pas qu’elle vienne pour rien. Je suis toujours aggripé à « mon » poteau quand une infirmière arrive (enfin) et me dit : vous avez mal ? J’ai pensé très fort : mais pas du tout madame, je viens pour visiter mais quelle conne. Elle m’amène dans la salle de contrôle. Mon mari ne peut pas venir vu que notre fils est là. Je dis « aurevoir » rapidement à Timéo et mon homme me dit : « mais, tu lui dira mieux après » (on pensait avoir le temps). J’arrive dans la salle de contrôle et demande à aller au toilettes. Forte envie de faire pipi mais 2-3 gouttes sortent alors que j’ai l’impression d’avoir la vessie pleine. Je retourne dans la salle, la sf me touche le ventre pour savoir comment est positionné bébé. Ça me fait mal. Ensuite elle me demande où sont les étiquettes, je lui explique et elle me dit que c’est essentiel ces étiquettes. Elle veut me faire un monito pour vérifier que j’ai bien des contractions, je l’arrête dans son élan, lui dit que je ressens une forte pression en bas et que je préfére qu’elle contrôle mon col. Elle me regarde comme une demeuré et me demande si c’est le 1er. Non Madame c’est le 3ème, je sens une pression donc contrôler s’il vous plait. Elle me contrôle et dit : haaaa ouiiii. Et moi : ouiiii ?????? Elle : Vous êtes a neuf Madame ! Moi : GLOUPS.

Il est 23h10 quand elle me dit ça et j’ai du avoir 10-15 contractions grand maximum depuis 20h, je la regarde « effarée » et lui demande combien de temps il me reste. Elle me répond une bonne heure et demi. Bizarement je n’y crois pas trop et j’ai peur d’accoucher sans mon mari. L’infirmière arrive pour me poser la perfusion mais n’arrive pas à trouver la veine, bouge son aiguille dans tous les sens bref me charcute le bras, je lui dit que sa fait mal, elle me dit que la contraction va passer, j’en avais pas à ce moment là, c’était elle qui me faisait mal. D’un coup une très forte envie de pousser. La sf me re-contrôle et me dit : il faut qu’on aille en salle d’accouchement, votre bébé arrive, je vais prévenir votre mari (en faite elle lui a même pas dit que l’accouchement était imminent mais qu’elle avait besoin de ces étiquettes, sur le moment elle m’a vachement énervée avec ces étiquettes). Mon mari est donc descendu chercher les fameuses étiquettes et il ne savait même pas que j’étais en plein travail ! Ensuite ils voulaient que je me lève pour aller dans un fauteil pour changer de salle. J’ai refusé en disant que si je me levai bébé allait sortir. On me déplace donc avec le lit, puis on me « porte » sur le lit d’accouchement, je me met de côté en répétant toujours les même mots : Ho mon dieu, putain, j’ai mal. Je sens que je dois pousser mais en même temps je résiste car mon mari n’est pas là et je ne veux pas accoucher sans lui. Une 2ème sf, très gentille d’ailleurs, me tient la main, m’encourage, me caresse la tête en me disant à chaques contractions : vous pouvez vous laisser aller, retenez pas la descente de bébé, que si je ressens le besoin je peux pousser tout en accompagnant bébé et que vu que la poche n’est pas encore percée, bébé descend tranquillement. Je demande à ce que mon mari soit là. L’infirmière, qui est là depuis le début et qui sait pourquoi mon mari n’est pas là dit soudain : Ha bah en faite, je peux surveiller le petit. Je me dis qu’il lui a fallu du temps pour avoir l’idée. La gentille sf part vite chercher mon mari car on voit la poche et donc bébé est juste derrière, elle revient en disant qu’elle l’a pas vu mais qu’il va arriver. J’ai mal, je pousse une fois puis deux, et je me retiens.

23h45 : Mon mari arrive, au moment où il entre dans la salle, la sf me perce la poche. Mon mari m’encourage. Maintenant qu’il est là, je me sens incroyablement forte, je pousse deux fois et bébé est là, il est 23h49 !

Bébé pousse un petit gémissement, ils la prennent pour aller l’aspirer car elle a de la peine « à suivre », l’accouchement était trop rapide que cela soit pour elle ou pour moi. Mon placenta ne se décolle pas, au bout d’un quart d’heure on me demande de pousser pour l’aider à sortir, il sort et la sf va vérifier qu’il est bien « entier », elle revient et dit à la doctoresse : il manque une ou deux membranes, la doctoresse va voir, revient et elles parlent entre elles . oui oui il me semble qu’il en manque une. Euh youhou je suis là on pourrais me tenir au courant non ? La doctoresse contrôle mon col pour voir si il reste une membrane mais rien. Elle n’en reparle plus. Je n’ai jamais su si mon placenta était complet ou pas. Ensuite, mon utérus ne contracte pas, mon corps n’a pas eu le temps de d’assimiler que l’accouchement avait eu lieu. La doctoresse, toujours sans rien me dire (non mais c’est quoi ces manières ?) commence à appuyer super fort sur mon ventre, limite elle est couché dessus pour que mon utérus réagisse. Sur le moment je me suis dit : la « garce », je voulais qu’on me foute la paix. L’infirmière a enfin pu me poser la perf’ et la sf m’a mit un produit pour que mon utérus contracte, et me dit : je vais vous mettre un suppositoire anal pour aider encore plus. Elle se met à compter et en met…cinq !!! Mon mari m’a rassuré par la suite en me disant qu’ils étaient tout petit. Je perds beaucoup de sang, env. 1 litres, donc ça les inquiétent mais au bout de quinze minutes ça se stabilise. Je discute avec mon mari et les sf et elles m’expliquent que quand je suis arrivé et que j’ai voulu aller au toilette si rien n’est sorti c’est parce que la tête de ma fille était déjà engagée et compressait ma vessie.

Petit moment de détente qui nous a tous fait bien rire et décompresser c’est quand la gentille sf a remarqué que la veste de mon mari « trempait » dans la baignoire. J’avais dit mon souhait d’accoucher dans l’eau en arrivant mais elles n’ont pas eu le temps de la remplir en entier, avaient du mettre env. 50-70 centimètres et quand mon mari est arrivé la sf lui a pris sa veste et la poser sur le rebord de la baignoire dans l’agitation elle avait oublié qu’il y avait de l’eau ;-)

Les sf m’ont félicitée et m’ont dit qu’elles avaient aussi été « stressé » de la rapidité de l’accouchement, D’ailleurs au moment de pousser il y en a une qui arrivait pas a enfiler ses gants, quand j’y repense c’était assez comique.

Je n’ai évidemment pas eu la péri, pas eu d’épisio, pas de déchirures et mon périné intact. Le thé à la framboise a du bien faire effet ;-)

Par contre, j’ai eu la « chance » d’avoir quatres piqures. Deux fois pour la perf’, une fois (dans le haut de la cuisse) pour l’injection des streptocoques (on a pas eu le temps de donner mon dossier et ils l’ont fait pour être sûr, gygy m’a dit par la suite que j’ai eu droit a une piqûre pour rien car les strepto étaient négatif) et une fois, dans la nuit, piqûre dans la fesse, car bébé est le même groupe sanguin que son papa (rhésus O positif) et moi je suis A négatif.

Si je pouvais revivre mon accouchement, j’augmenterai le temps « d’attente ». Non je n’aime pas souffrir mais avec mon mari on a pas eu le temps de se dire : ça y’est bébé arrive, que bébé était déjà dans mes bras. Pas eu le temps de nous mettre dans une bulle et d’accueillir bébé sans stresse. Niveau émotionnelle c’était le plus dur et l’accouchement était tellement rapide que pas pu faire le « deuil » de ma grossesse. Au jour d’aujourd’hui j’essaie de ne pas trop y penser, et si j’y pense de regarder le côté positif (j’ai pas eu le temps de souffrir longtemps même si j’ai eu mal) et que je suis fiére d’avoir pu donner naissance deux fois sans péri.