Fausse couche à 5 SA

Hello !

Voilà, je viens ici vous raconter ma triste aventure.
J'ai 3 enfants et on avait décidé d'en rester là. Même si à un moment donné, je m'était dit 4, pourquoi pas. Mais entre le job, la maison, les animaux, bien assez à faire. Bref, j'étais comblée ainsi et je n'avais plus du tout ce désir d'enfant. C'était complet pour moi. Je pouvais voir des femmes enceintes ou bébé, sans que ça ne me fasse rien du tout !

Puis cet été, une suprise inattendue est arrivée. Je suis tombée enceinte, j'ai fait le test et un beau + est arrivé. Le choc ! pour moi et mon mari n'était pas très ravi. Qu'allions-nous faire ? Notre vie était bien organisée et en plus, plus assez de place à la maison. Nous nous sommes dit que nous ne pouvions pas le garder. Mais quel horreur d'avoir pensé ça ! Je m'en veux de cette vilaine pensée !
Bref, l'idée a fait son chemin dans nos têtes et on s'est fait à la venue d'un nouveau petit trésor dans la maison. On a commencé à regarder pour changer de monospace et opter pour un van. On a parlé d'agrandir la maison. Et moi je me suis beaucoup projeté (trop), m'imaginant tenir ce petit bébé dans mes bras, le sentir bouger dans mon ventre. Je me suis demandée si ça serait une fille ou un garçon qui allait compléter notre trio.
Je me suis levée tous les matins avec mes symptômes et la journée aussi. Tout pour me rappeler que quelque chose se passer en moi.
Puis un matin, je me suis levée bizarre, sans aucun symptôme et une sensation étrange. Et le soir, j'ai senti quelque chose passer entre mes jambes et en allant aux WC, une "poche" transparente (avec nervure rouge dedans, sorry détails) est tombée dedans. J'ai compris malheureusement. J'ai essayé de penser que je me trompais. Mais le lendemain, j'ai eu des contractions, des énormes caillots et bcp de sang. Une horreur. J'ai dû aller chez mon gynéco qui m'a confirmé ma fausse couche et donner des comprimés pour contracter l'utérus. Et voilà, tout c'est fini là. C'était horrible, physiquement c'est douloureux, mais moralement, c'est très dur. Je n'ai fait que pleurer pendant 2 jours. Je m'en suis voulue, me suis sentie responsable. Est-ce à cause de mes doutes de départ, n'ai-je pas fait assez attention à moi... Mais bon, on dit que quand il y a un défaut, l'oeuf part de lui-même, c'est ce que j'essaie de me dire. Mes enfants ne comprenaient pas mon état et je me suis résolu à leur dire afin qu'ils ne paniquent pas et n'imaginent pas de terrible chose. J'ai biensûr dit avec des mots simples, que c'était encore (comme) un oeuf, mais que l'oeuf n'était pas assez solide et qu'il s'était cassé et que maman était très triste de n'avoir pas pu leur donner un petit frère ou soeur. Ils ont bien réagi car je ne voulais surtout pas qu'ils soient tristes.
Les jours qui ont suivi ne furent pas très joyeux. Mais avec 3 enfants, peu le temps d'y penser et je me donnais à fond au boulot pour ne pas y penser. Bref, le temps aide. C'est encore tout récent, mais je me dis, tiens je guéris vite mentalement. Tant mieux. C'est vrai, je n'ai plus le cafard la journée, je me sens bien.
Mais une copine vient d'accoucher et quand elle m'a mis son bébé dans mes bras, je ne vous dis pas toutes les émotions qui sont venues. Et elle m'a dit en riant que ça me donnerait sûrement envie l'année prochaine. Je n'ai rien dit, je ne voulais pas voulu gâcher son moment magique à elle. Car j'était très heureuse pour elle. Si mon bébé aurait été encore dans mon ventre, il serait né en avril...
Là, une autre copine attend un bébé et quand je vois les photos de son ventre, ça me fait mal. Une autre connaissance est enceinte de 4 mois, ça me fait mal.
Donc dans l'ensemble, je me sens bien, je ne déprime pas, je ne pleure plus comme avant, j'ai même le sourire. Mais chaque grossesse, bébé me rappelle ce que j'ai râté. Est-ce que je pourrais regarder denouveaux ces bébés sans y penser ? Pourtant, je n'étais qu'à 5 SA...
Biensûr, j'ai 3 magnifiques enfants. De quoi je me plains diront certaines. Mais une grossesse reste un espoir, un rêve qui s'est brisé en mille morceaux.
Désolée du pavé, mais ici je peux le dire, l'écrire. Ailleurs, les gens ne peuvent pas comprende. Même mon mari a du mal.